HISTOIRE DE MIFAGET
L’histoire de Mifaget a commencé au XIIème siècle. A cette époque, les seuls habitants de cette contrée entre les gaves de Pau et d’Ossau semblent être des pasteurs éleveurs regroupés en communautés dans les lointains bourgs moyenâgeux de Saint-Pé de Générès (Saint- Pé de Bigorre), Asson et Arros à l’est et de Lupiéro (Louvie Juzon) et Sancta Colomba (Sainte-Colome), à l’ouest.
Entre ces lieux peuplés, on ne devait trouver, sur près de vingt kilomètres, que des forêts, des bocages et, de loin en loin, quelques pâturages. C’est la nature sauvage telle qu’on la voit encore dans les montagnes toutes proches, probablement lieux de parcours pour les troupeaux ou de chasse pour le seigneur des bourgs d’Asson, de Lupiéro et Sancta Colomba.
En 1131, Gaston IV le Croisé, vicomte du Béarn, fonde la Commanderie de « Mieyhaget »(« au milieu des hêtres » : en béarnais, un haget ou faget, du latin « fagus », est une hêtraie) au point de rencontre des quatre communautés voisines : Lupiéro, Sancta Colomba, Asson et Arros.
La commanderie, dirigée par la congrégation des Augustins, est dotée d’un hôpital qui, avec ceux de Gabas et de Sainte Christine du Somport, permet aux pèlerins de faire étape pour rejoindre, par la voie du Piémont, les voies jacquaires menant à Saint Jacques de Compostelle.
Au XIIIème siècle, l’église romane est érigée. Elle comporte en particulier une crypte de plan circulaire située sous le chœur. « Mieyhaget » devient petit à petit, une église de proximité pour les habitants qui s’installent dans la campagne environnante.
En 1357, Gaston Fébus, vicomte de Foix-Béarn, fonde la bastide de Bruges.
En 1385, on dénombre trois feux, c’est à dire trois familles vivant dans trois maisons différentes.
De 1560 à 1599, la Réforme réduit la commanderie à un domaine agricole vendu à une famille noble, les barons de Coarraze.
Au XVIIème siècle, Mieyhaget devient progressivement Mifaget.
De 1752 à 1761, les terres de la commanderie de Mifaget sont achetées par les habitants composant alors une trentaine de familles. Un acte passé le 15 mars 1752 avec les religieux Barnabites de Lescar leur donne une autonomie et un régime administratif. Ils forment désormais un corps communautaire régis par des députés ou des prud’hommes élus parmi eux, sans toutefois posséder une totale indépendance vis à vis des Barnabites.
En 1789, Mifaget devient une commune républicaine appartenant au canton d’Arudy et à l’arrondissement d’Oloron.
A partir de 1792, Mifaget est érigé en paroisse avec le rattachement des deux hameaux de Louvie-Juzon (Pédéhourat et Pédestarès) et du hameau de Sainte-Colome dont les habitants, en fait, avaient choisi depuis longtemps Mifaget pour leur pratique religieuse.
En 1858, la commune voisine de Lys est créée à partir du territoire de Sainte-Colome. Une petite partie des habitants de l’ancien hameau de Sainte-Colome, devenus Lysois, maintient la pratique religieuse à Mifaget.
Au XIXème siècle, la population de Mifaget se stabilise entre 200 et 225 habitants.
En 1890, l’église est remaniée par la construction du clocher et du baptistère, (travaux qui entraîneront le déclassement de l’église du titre des Monuments historiques).
En 1894, des travaux sont réalisés pour dégager et restaurer la crypte dont la présence a été "redécouverte" lors du remaniement de l’église.
En 1971, la commune de Mifaget fusionne avec les communes voisines de Bruges et de Capbis pour former la nouvelle commune de Bruges-Capbis-Mifaget et, de ce fait, passe du canton d’Arudy au canton de Nay-Ouest.
En 1975, l’abbé Lanot, décède. Dernier curé résident du village, en poste depuis 40 ans, il était un érudit, amoureux de la langue béarnaise.
Aujourd’hui, Mifaget est un village d’environ 150 habitants, à la fois résidentiel et agricole, tourné vers le proche village de Bruges pour l’accès aux services de proximité (secrétariat de mairie, agence postale, écoles, commerces, installations sportives, etc…)
De l’ancien hôpital qui était au nord de l’église, il ne reste plus rien. L’église Saint Michel, malgré ses bas cotés et son clocher tardifs, garde la marque romane : le portail sud, avec le chrisme du tympan entouré d’une archivolte portant une frise d’anges aux ailes déployées, les chapiteaux sculptés et la crypte voûtée en coupole aux trois petites fenêtres. Un culte original et plus récent (fin du XIXème siècle) s’y était développé : Saint Plouradou, statue pleureuse qui était censée guérir les enfants pleurnichards. L’Eglise ne l’a pas encouragé…
Le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle étant en plein renouveau en ce début de XXIème siècle, la voie du Piémont, variante de l’antique voie d’Arles, a été récemment réhabilitée par le SIVOM de la Vallée d’Ossau, de Mifaget jusqu’en Espagne.
Page rédigée par Pierre A – Mise à jour : 10-11-2009 / PA